Article du site internet Actu.fr (05/10/2015) 

Entreprise. La Paimpolaise retrouve des couleurs

Ravagée par un incendie au printemps, la Paimpolaise conserverie recommencera à produire en décembre. Son dirigeant, Yann Trebaol est déjà sur de nouvelles pistes de développement.

La façade a quitté le noir de fumée pour revêtir le rose fuchsia caractéristique de la marque. Une couleur pep’s annonciatrice d’un retour dans les rayons des épiceries fines des produits iodés de la Paimpolaise.

Les friands de terrines, soupes et autres tapas de la mer seront satisfaits dès la mi-janvier.

« En principe, je serai en mesure de produire à la mi-décembre » annonce le dirigeant, Yann Trebaol.

Incendie

Dans la nuit du dimanche 4 au lundi 3 mai, un incendie se déclarait dans l’entrepôt de la Paimpolaise conserverie, rendant toute production impossible.

Ce lundi-là, les travaux d’agrandissement de l’entreprise devaient commencer. La Paimpolaise s’était installée dans les locaux de l’ancien Lidl de Paimpol en 2012.

L’incendie ne laisse que quelques semaines de stock. « Nous avons pu livrer jusqu’à la fin juin même si certaines références ont manqué ».

Casse-tête

S’en est suivi le casse-tête des expertises et enquêtes, criminelle, judiciaire, civile. « Nous étions un peu perdus mais très bien accompagnés par les experts de notre assurance ; dans ces cas-là, il faut justifier de tout ce qui a été détérioré jusqu’aux emballages ».

Le personnel est mis en chômage partiel. « Il est présent à tour de rôle dans l’entreprise pour la partie administrative et la permanence téléphonique ».

L’entreprise employait entre 10 et 13 personnes suivant le nombre d’intérimaires. Aujourd’hui, ils sont huit salariés en plus de Yann Trebaol. « En décembre, nous serons huit ou neuf ». Il compte trois semaines pour reproduire l’ensemble des références.

Les murs ont tenu

Autre difficulté : la poursuite de la production. Les normes en vigueur dans l’agroalimentaire ne laissent aucune place à l’improvisation. « Plusieurs projets alternatifs ont été étudiés avec les organismes de développement, ils n’étaient pas satisfaisants soit dans les conditions de production soit dans l’éloignement ».

Parallèlement l’expert rend son avis, les murs béton ont tenu le choc. « Comme je n’ai pas trouvé de structure alternative, je me suis dit qu’il fallait reprendre rapidement dans les murs existants car l’outil de production nous convenait parfaitement ».

Toute la partie process a été refaite, la partie administration est agrandie de 130 m2 et la partie logistique-expéditions fera 30 m2 de plus.

Soutien

Reste la grande inconnue : comment se comportera la clientèle ? « J’ai eu, globalement, de nombreuses manifestations de soutien. J’ai envie de penser que les clients seront de retour et même s’il y a un peu de casse ce n’est pas un problème ».

La Paimpolaise peut s’appuyer sur une notoriété désormais bien établie dans les épiceries fines. « Nous sommes présents dans 750 points de vente en France et en Europe ».

Chine, Japon…

Yann Trebaol reste prudent mais ça ne l’empêche pas de penser à ses développements futurs. Depuis un an, un commercial export a été embauché pour démarcher les pays hors Union européenne.

« Le Japon, la Chine, le Canada, les USA nous sollicitent depuis quelques années ».

Mais il n’acceptera pas de marché à n’importe quelles conditions « et contact ne veut pas dire contrat ».

Tapas

Pour multiplier les contacts, le week-end dernier, Yann Trebaol a participé au Gourmet Food and Wine sélection
Porte de Versailles, un salon dédié au haut de gamme.

« Nous avons connu une jolie croissance avec les tapas, l’idée est de les parfaire et de les adapter à de futurs marchés ».

Développement donc, mais mesuré.

« Je veux grandir mais à petite échelle ; je ne veux pas devenir un industriel mais qui sait, un jour, on peut très bien s’associer, être accompagné ».

Souplesse

Pour l’heure, la souplesse de sa petite structure artisanale convient parfaitement. Car, du design des emballages aux recettes, le cuisinier-entrepreneur s’occupe de tout.

« C’est un travail de longue haleine, nous sommes des cuisiniers au départ, ni chimistes ni polytechniciens de l’agroalimentaire, on doit tenir compte de nos ressources, de leur valorisation, de notre public et de notre capacité de production ».

Il envisage déjà de plancher sur de nouvelles recettes en 2016. Avec optimisme.

« Jusqu’à présent, je me suis rarement trompé et comme ce sont de petites productions sans contraintes industrielles, on peut toujours les adapter au marché ».