Article du Ouest-France (26/11/2020)

Côtes-d'Armor. Les conserves paimpolaises résistent à la crise

Treize ans après avoir lancé une première recette sur le marché, à Paimpol (Côtes-d'Armor), La Paimpolaise-Conserverie concocte près de 80 produits aujourd'hui. Un succès qui échappe même à la crise du Covid-19.

Non loin du centre-ville de Paimpol (Côtes-d'Armor), derrière les murs d'un bâtiment magenta, des petites boîtes par milliers. « Bidul's de coques, chèvre frais et compagnie » ; « Noix de Saint-Jacques, tacaud au tard fumé » ; « Chili con moules »...

Depuis 2007, l'entreprise La Paimpolaise-Conserverie commercialise des « Tartinables de la mer ». Une idée simple qui cartonne dans les épiceries fines françaises mais aussi à l'étranger. « J'ai galéré  au départ », souligne d'emblée Yann Trébaol, le patron. Le concept de conserves chics, « Personne n'y croyait ».

Tout a commencé en 2002. Cette année-là, après avoir plaqué le milieu de la restauration où il exerçait comme chef, Yann Trébaol crée un petit atelier de cuisine à vocation expérimentale. « Pendant cinq ans j'ai étudié, cherché. Je voulais cuisiner autrement », retrace-t-il.

Deux envies permettent au jeune chef d'entreprise de tracer un cap : « Je voulais travailler les produits de la mer, le poisson, les coquillages et les crustacés. Et puis l'idée de faire des recettes tartinables, pour l'apéro, s'est imposée. »

Une première conserve, « Rouget Barbet au saumon sauvage », sonne le départ de l'aventure. Avec son produit, Yann Trébaol sillonne les salons et soigne la communication. « Cela m'a permis de créer un noyau de consommateurs, de tisser des liens avec des clients potentiels », analyse le patron.

900 000 produits par an

Très vite, de nouvelles recettes sont imaginées et la marque parvient à se hisser dans les rayons de plusieurs enseignes. Depuis 2012, la production est montée d'un cran.
Avec Treize salariés, La Paimpolaise-Conserverie est aujourd'hui capable de produire entre « 4 000 et 8 000 unités par jour. En moyenne, nous fabriquons 900 000 produits chaque année », détaille Yann Trébaol.

Au premier trimestre 2020, en raison de la crise sanitaire et du premier confinement, le chiffre d'affaires de m'entreprise paimpolaise a chuté de 40%. « Mais avec l'été, l'activité est repartie très fort, on s'est même retrouvé en progression », se réjouit le patron.

750 points de vente

Le deuxième confinement, à l'aube « du plus gros mois de l'année pour l'entreprise », n'a pas freiné l'engouement pour ces tartinables costarmoricains.
« Notre clientèle professionnelle prépare les fêtes de Noël malgré la crise, c'est pour cela que l'activité continue. On ne peut pas vraiment se plaindre. La seule difficulté, comme d'autres entreprises, c'est le manque de visibilité. »

À 55 ans, Yann Trébaol reste confiant, optimiste. « Face à un obstacle, il n'y a que deux solutions : se lamenter sur son sort ou avancer. Je préfère la deuxième option », lâche-t-il. Pour preuve, le chef d'entreprise a même sorti une nouvelle gamme de produits à l'allure vintage cette année.
Présente dans 750 points de vente, en Asie, en Amérique du Nord, en Afrique et bien entendu en France, la conserverie a trouvé un rythme de croisière. Avec un chiffre d'affaires qui devrait se maintenir aux alentours de 1,8 million d'euros, l'apéro à la sauce paimpolaise fait de la résistance.